Marguerite Vallet-Gilliard
Biographie

D’origine vaudoise, née le 1er janvier 1888 à Genève, Marguerite Gilliard intègre l’École régionale des Beaux-Arts d’Angers à onze ans, puis fréquente l’École des arts industriels et l’Académie des Beaux-Arts de Genève de 1901 à 1906. Elle complète sa formation à Paris en 1905, à l’Académie de la Grande-Chaumière, cofondée et dirigée par l’artiste bernoise Martha Stettler. Cette expérience parisienne la propulse sur la scène artistique européenne. Elle y présente alors ses œuvres dans des galeries et salons, puis des musées genevois et des expositions nationales, voire internationales. Son jeune âge et son talent précoce sont régulièrement mis en avant dans la presse. Parallèlement, elle obtient plusieurs distinctions comme le Prix Diday (1906) et le sociétariat du Salon d’Automne de Paris (1909), ainsi que des bourses de la Fondation Lissignol (1906 à 1910) et de la Commission fédérale des Beaux-Arts (1911).
En 1909, après plusieurs séjours familiaux et artistiques en Valais avec son père, Marguerite Gilliard est à Savièse. Elle se lie d’amour avec le peintre Édouard Vallet, probablement déjà rencontré auparavant, qu’elle épouse en 1911. Après être passé par Savièse, Ayent et Riod, le couple emménage en 1913 à Vercorin, tout en poursuivant ses séjours saviésans hivernaux jusqu’en 1917, lorsqu’il s’installe dans la campagne genevoise, à Cartigny. Durant ses années valaisannes, Marguerite Vallet-Gilliard découvre la gravure et continue de peindre, sur le motif mais aussi d’après des croquis dessinés et des photographies qu’elle capture. Elle poursuit les expositions et jurys jusqu’en 1915, présentant des œuvres paysagères ou des scènes de vie rurales valaisannes au Musée Rath de Genève, au Kurshaal d’Interlaken, au Salon d’Automne de Paris, à la Kunsthalle de Bâle, à la 10e exposition internationale d’art au Glaspalast de Munich ou encore à la 6e exposition de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses à Zurich.
Le 10 juin 1918, quatre mois après la naissance de sa deuxième fille, la jeune artiste décède dans une clinique neuchâteloise. Une carrière artistique et une vie familiale brutalement abrégées à tout juste 30 ans. Connue et reconnue de son vivant, exposant très jeune et recevant plusieurs prix et bourses, Marguerite Vallet-Gilliard était pourtant rapidement tombée dans l’oubli après sa mort. Malgré les hommages élogieux sur sa carrière et son talent lors du décès de l’artiste, sa vie et la septentaine d’œuvres qui nous sont connues n’ont, jusqu’alors, pas bénéficié de la notoriété espérée. Mentionnée dans les nombreux ouvrages dédiés à la carrière de son époux, son œuvre aux tons vifs et aux compositions audacieuses n’avait que rarement été étudié de manière autonome, avant la première exposition qui lui est dédiée en 2022 à la Fondation Edouard Vallet et les récentes études qui lui sont consacrées. Ses œuvres sont conservées dans des collections privées, mais aussi par le Musée d’art du Valais, la Municipalité de Savièse et le Musée d’art et d’histoire de Genève.
Oeuvres
Couverture de la revue Pages d’Art
Couverture de la revue Pages d’Art d’avril 1919 consacrée à Marguerite Vallet-Gilliard avec une illustration d’Edouard Vallet